Marie-Thérèse Cambon

Peintre

Cette artiste est recomandée par Les Editions Patou sous la direction de Francis Parent

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Présentation de Marie-Therèse Cambon

Biographie de Marie-Therèse Cambon

« Jeu subtil de la transparence, des noirs profonds et colorés, c’est l’audace, la liberté, le trac, la jouissance… »

Je suis née en 1953 à Blida en Algérie et les actualités me ramènent souvent à ma petite enfance quand il a fallu partir et tout quitter pendant la guerre. Partir ; partir sans savoir où aller. Abandonner tout ce que l’on aime pour n’avoir que des souvenirs. Des souvenirs « comme si c’était hier » ; être déracinée !

J’ai eu la chance alors de pouvoir me réfugier dans l’ARTISTIQUEMENT ; par le dessin déjà, véritable source de plaisir et de rayonnement intérieur, mais aussi par tout ce qui ressort du PLAISIR DE FAIRE AVEC SES DOIGTS. Passionnée, le bricolage, les activités manuelles n’ont plus de secret ! Le dessin et la peinture, comme une thérapie, enrichissent mon parcours professionnel.

Je vis et j’évolue dans la région Rhône-Alpes Auvergne, entre Grenoble, Annecy, Lyon. Mais c’est à Lyon que je pose mes valises en 1991 pour travailler et assumer une vie familiale chérie de deux enfants. J’interviens auprès de jeunes adultes en difficulté d’insertion, en prison, auprès de jeunes adolescents (IMPRO – ITEP), dans les MAISON D’ENFANTS …. J’enseigne alors le dessin et la peinture, la sculpture, aux enfants et aux adultes, j’anime des ateliers d’arts plastiques comme un véritable patrimoine que je me plais aujourd’hui encore à transmettre.

C’est au début des années 2000 que j’expose pour la première fois mon travail et que je deviens à mon insu ARTISTE PEINTRE. Le geste a dépassé le savoir faire d’un beau dessin ; d’un beau dessin peint, comme pour exprimer des ressentis, des vécus enfouis, sur un support.

Le travail de Marie-Therèse Cambon

LE MODELE VIVANT appris très jeune aux Beaux-Arts de Grenoble reste mon thème de prédilection pour la source inépuisable d’explorations qu’il génère en moi.

Passionnée de dessin, de peinture et de modelage, il y a, dans le geste et la matière, cette recherche de formes déterminées, ce besoin de volumes. Cette envie aussi de couleur. L’OR et les OCRES, les chaudes valeurs du NOIR comme pour retrouver une terre ensoleillée mais à jamais perdue. Le BLANC, comme pour effacer ce qui a déjà été dit et pour trouver un nouvel ESSENTIEL.

Instinctivement pendant le travail, en provenance de la matière picturale elle-même, surgissent alors d’autres formes et d’autres directions imprévues qui allient spontanéité et réflexion. La toile pivote dans tous les sens avec ses tâches, ses coulures, ses transparences et ses réserves ; ses contrastes et toutes ces choses dont l’apparence accidentelle sublime l’interprétation. Jouer ; jouer librement avec le corps dans ses représentations plastiques où tout se mêle, où on ne sait plus bien d’où ça vient, d’où ça exulte mais à chaque fois comme si c’était LA PREMIERE FOIS.

L’étonnement et la surprise de l’avoir fait avec déjà la crainte de ne plus savoir et de ne plus pouvoir et d’oublier ces ressentis magiques de partage avec le modèle.

Le mot des Editions Patou

En observant le travail de Cambon, on remarque tout de suite une sensibilité qui va se saisir du corps dans l’espace de la feuille. Il apparaît alors comme une entité frémissante et irriguée par la main de l’artiste. Le plein de la chair entre en dissonance avec les traits qui cherchent à lui donner forme. Ces traits multiples vont tenter de cerner le corps et ce qui le compose, en vain. L’artiste relève ici le caractère insondable et mystérieux dont un sujet est capable. La mise à nu littérale de ces différents corps témoigne de la complexité intérieure qu’ils peuvent éprouver. L’expressivité est donc double, puisqu’elle est le fruit d’une relation entre un sujet et l’artiste, tous deux porteurs d’humanité. Finalement, l’acte créatif va rendre visible un échange, un pacte éthique mettant sur un point d’égalité l’artiste et ce qu’il va dessiner.