Découvrez Milo Dias
Présentation de Milo Dias
Biographie de Milo Dias
1945- Né en France dans la région lyonnaise.
1979/1980- Une année de stage en section volume à l’ENSAAMA (Art Appliqués de Paris).
1980/2005- Professeur en région Parisienne. Activité de sculpture en parallèle. Techniques utilisées : terre cuites, grès, « raku », bronze, assemblage de bois et techniques mixtes.
1990- Début des expositions collectives. (~100 jusqu’à ce jour).
1991- Début des expositions personnelles. (~15 jusqu’à ce jour).
La démarche artistique de Milo Dias
Je commence par du modelage avec tout une série de petites têtes qui oscillent entre caricature, recherche psychologique, ou critique sociale. Ces petites têtes deviennent bientôt des personnages sur pieds, où l’accent continue d’être porté de façon prioritaire sur les expressions du visage. Ces personnages sont bientôt accompagnés par un contexte, avec des machines extravagantes construites à partir de matériaux de récupération.
Cette série faite en 1996 marque un tournant, par l’introduction du hasard et de l’extravagance dans mon travail. Je m’éloigne alors du modelage pour me laisser porter par l’imaginaire qui résulte de l’assemblage de bois avec d’autres matériaux trouvés de façon fortuite. S’ensuivent alors plusieurs séries de drôles d’oiseaux, d’animaux à forme humaine, de danseurs diaboliques, ou d’autres personnages hybrides… De figuratives, les sculptures basculent alors dans ce qu’on appelle l’Art Singulier.
S’il y a un fil conducteur entre toutes ces œuvres, c’est l’être humain, avec ces tics et ces grimaces, et son désarroi profond face à une destinée qui se promène entre le tragique et le comique. Le regard qui est porté sur cette humanité oscille entre l’humour et le sarcasme, avec un recul qui se veut le plus souvent critique face à tant de bêtise ou de prétention.
Les mots des Editions Patou
Chamane jouissif régnant sur les pays éclairés de la grande rêverie, Milo Dias ignore parfaitement l’esprit de système. Ses trouvailles ludiques et plastiques, par grâce et magie, s’oxygènent au fil du temps et des lieux. Elles sont irrécupérables, irrévérencieuses, foldingues et décapantes. Son art est nomade, aventureux, sorcellatoire, rustique, et superbement déréalisant. Proche des cultures premières.
A un monde fabriqué, il répond par des salves d’inorganisation joyeusement transgressive, drolatique et de très festive inutilité. Au continent pesant de l’intellect occidental, il oppose, mine de rien, en toute humilité, et en tout ébahissement, ses îlots de formidable irrationalité. Ce grotesque joliment habité se moquera du sérieux jusqu’à la fin des temps.
Milo Dias, humaniste et généreux, invente une scénographie constamment déroutante et jubilatoire. L’ouverture créatrice de ses effarantes sculptures magiciennes est inouïe et sans limite. La dérision sidérante et loufoque est son arme première, et son humour d’intra-terrestre, flottant et incongru, hante toute son œuvre. Il ose bouleverser l’inertie du réel en convoquant les puissances archaïques de la terre et les énergies tendues de l’univers. Il s’abandonne sans fin aux pures et rudes libertés créatrices.
Parfois, comme en apesanteur dansée, une sculpture de lignes fragiles, arachnéenne et ténue, se fait sublime racine de ciel. Une autre, âpre et talismanique, se fait totem ironique et scabreux. Dans chacune de ces îles d’art, dans ces rituels à prodiges, l’ordre culturel est toujours balayé. Les œuvres décalées de Milo Dias bouillonnent d’étrangeté.
Mais la gravité qui sait gravir, voire le tragique ou la cruauté, ne s’éloigne guère du registre créatif étonnamment vaste de Milo Dias. Parfois des pièces un rien médiévales, frénétiques et vibrantes, puissance et allégresse mêlées, incantent et déchirent l’étendue.
A contre-courant, à contre-invention, les créations-créatures de Milo Dias, entre vie brève et folle santé, sont de savoureux pieds-de-nez à l’establishment artistique. L’art vit de ces braises chaudes.
Christian Noorbergen
Christian Noorbergen