Elisabeth Baillon

Peintre

Cette artiste est recommandée par le critique  Christian Noorbergen.

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Présentation d’Elisabeth Baillon

Biographie d’Elisabeth Baillon

Naissance à Boulogne de parents musiciens.

1958 Ecole des Métiers d’Art, section vitrail. En part au bout de six mois et pratique les métiers les plus divers

1962 A la Ferté- Milon, Aisne, crée à l’aide d’une machine à broder qu’elle détourne de son utilisation industrielle, des œuvres naïves et affectueuses. Nombreuses expositions et commandes publiques tant en France qu’à l’étranger.

1963 Prix de la Vocation.

1972 S’installe sur le Larzac pour habiter une forteresse isolée, menacée pendant 10 ans par le projet du camp militaire. Elle perd le fil de sa création…

1975 L’inspiration revient. L’aspect naïf a disparu, restent de solides armures défensives à l’image de la maison et de l’histoire  du Larzac.

1982 Création de l’Ecomusée du Larzac. Témoignage sous forme d’expositions didactiques sur l’originalité de son histoire.

1985  Transformation technique : la broderie de laine est  associée à un dessin à la plume.

1989 à 1995  Mandat de maire- adjointe  à la culture de la ville de Millau.

2007 Nouvelles métamorphoses. Des photographies de l’univers familial sont piquées sur la toile.

Parallèlement à sa création de plasticienne, poursuit une recherche littéraire sur divers métiers et les racines matérielles de leur imaginaire : la terre pour les paysans du Larzac, la peau chez les tanneurs et gantiers de Millau, l’élément aquatique chez les marins pêcheurs, le  temps et le fil.

Le travail d’Elisabeth Baillon

Broder, pour moi, c’est voyager sur un tissu ! Au départ celui-ci est noir. S’y inscrit un dessin blanc, net, précis comme une carte d’état major. Désir de recouvrir entièrement cette nuit de lumière. De la machine à broder, détournée par moi  de son utilisation industrielle, sort une chaînette de laine, aussi fine qu’un crayon, aussi agile qu’un pinceau. Ce véhicule se conduit à l’aide d’un alerte moulinet, d’une précision aigue, grâce auquel toutes les formes sont contournées, enveloppées, labourées en rythmes concentriques ramenant chacune d’elles vers leur noyau. Chaque virage provoque la levée d’un petit relief caractéristique  que seule la rapidité de la machine est capable de produire.

Sous ce réseau coloré, point par point, la toile noire disparaît. La vitesse de la machine, son parcours dynamique sur la toile entraîne toutes les rêveries vagabondes. Son bruit métallique de petit tracteur couvre tous les autres bruits, remplit le silence de la maison, donnant à ma démarche l’intense solitude du coureur de fond.

Ce voyage dans le noir dura trente cinq ans. Vint alors le désir de révéler le dessin recouvert. D’allier, sur un même territoire, la structure et la matière, l’os et la chair. Partir d’un tissu blanc, en apprivoiser la blancheur d’hostie, la tacher d’encres sombres, non sans remords. Cela déborde et capilarise sans discipline, se métamorphose en douce dans mon dos. Le dessin surnage, puis il est ombré et griffé comme une sorte de tatouage à la plume. La chaînette entoure cette ossature, elle la borde et la brode de sa matière laineuse, en respecte dorénavant les contours.

Puis, des photos sont transférées sur le tissu : visages des êtres aimés de l’enfance. Perdus et retrouvés piqués sur la toile.

Le mot du critique d’art

Texte en cours d’écriture

 

Christian Noorbergen

Critique d'art