Khaled Alkhani

Peintre

Cet artiste est recommandé par le critique Christian Noorbergen.

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Présentation de Khaled Alkhani

Biographie de Khaled Alkhani

Né en 1975

2000 : Faculté des Beaux Arts, Damas – Syrie

Le travail de Khaled Alkhani

Je dessine un ou plusieurs personnages, le plus souvent une femme compressée dans le cadre de la peinture. Le corps a parfois été reconstruit dans le mouvement permanent des couleurs au sein d’un dialogue ouvert entre les lignes et l’espace. Je ne permets pas à la ligne de dominer l’espace ou, inversement, à l’espace de dominer la ligne.

Je sens que j’ai commencé la peinture depuis le temps de mes ancêtres phéniciens jusqu’au moment présent, cet instant où je mise sur la surface de ma toile pour porter mes ressentis, mes sentiments et mes pensées.

Les évènements actuels de mon pays appréhendés sous le prisme de ma peinture font surgir la condition humaine hantée par la solitude ainsi que les tentatives pour la briser, bien des fois en vain.

Le corps se relâche, et s’égare dans les blocs et les formations des couleurs qui commencent à prendre forme grâce à ma perception de l’art préhistorique de mon pays.

Je matérialise un instant de ce que je ressens. Cet instant est pour moi un siècle de méditation et de tribunal cérébral aboutissant à des formules esthétiques produisant parfois un grand choc de couleur explosif sur la surface de la toile.

Je recherche les traits du corps et les traits du visage qui sont souvent absents par les divers facteurs qui se créent sur la toile. Sachant que je n’ai pas l’intention de dessiner les traits d’une personne seule au bord de l’effondrement tout en ayant conscience.

Je ne veux pas dessiner l’amour par les traits de visages, comme je n’utilise pas le visage pour exprimer la douleur ou l’avenir incertain.

J’ai conscience du sens de ma peinture, peut-être par une reconnaissance totale de mon esprit, et une ouverture complète de mes sentiments, en gardant une certaine présence à la coïncidence.

Ce dont je tiens toujours à lui rendre sa splendeur et sa présence somptueuse, est ce jaune que je concentre parfois en grande quantité, encadré par le noir qui lui convient.

Le corps est dans un état d’extase d’une douceur de mon Orient, mon pays d’origine.

Le rouge maitre dominant de la scène, est inévitable, quel que soit le moyen employé pour l’esquiver. Mais je le manœuvre ou je le lance à l’extrême, comme une fuite en avant, à l’aide de phrases plastiques qui révèlent dans leurs rythmes ce dont j’exprime de douleur, d’amour, de mort et de vie.

Peut-être que mes sentiments et mes couleurs satisfassent les peuples de la terre, la mort inévitable ne nous laissera pas d’espace pour sortir vers un monde de différent parfum et mélodie. Ainsi je retourne à l’occupation de la toile par la couleur blanche avec passion et violence.

Pour faire sortir de mes profondeurs ce qui doit sortir.

Peut-être qu’aujourd’hui, le sujet me permet d’essayer dans un espace de liberté réduite, ce qui ne signifie pas que je ne conduis pas la couleur vers mon objectif.

Sur le sol de mon pays, tourne ce qui peut faire initialement dévier le soleil de son trajectoire, dans un point de vue humain, ainsi je ne peux pas sortir de là-bas, et le porter sur la surface de ma toile par des couleurs et une mentalité fatiguée parfois et manifestée d’autres fois, et le chef d’orchestre est la ligne graphique du mouvement de la mort comme celle d’une bourse de Wallstreet.

Le mot du Critique d’Art

Khaled Alkhani, ses corps de destin

Tous les dehors du monde ont disparu, sinon l’envoûtant chaos chromatique d’un corps brûlant de mort-vie, quand Khaled Alkhani, venu il y a peu d’une Syrie broyée, ne craint pas la tache qui blesse l’espace. Tête de ciel sur une terre opaque et dévastée, avec un air, parfois, de madone abandonnée. Tête unique comme une île de chair.

Ses corps de destin ne se donnent pas en spectacle. Ils sont nés d’âpre et pure peinture issue de gestes fluides et de flamboyantes couleurs qui s’affrontent. On y voit de somptueuses calligraphies charnelles, quand l’artiste-magicien libère les énergies qui s’agitent au fond des nappes du dedans. Hétérogène et pluriel, et désenfoui des apparences, le corps est vêtu d’espace.

Les fulgurances abstraites de Khaled Alkhani contrastent avec le surgissement figuré de la tête. Elle domine la mêlée terrestre, et l’ordinaire habit de peau lui est interdit. Cible première du tableau, elle a traversé tous les désastres.

Le rouge, âpre et cru, domine des valeurs violacées violeuses de ténèbres, en saisissant contraste avec des teintes mates, pudiques et douces, qui apaisent l’étendue. Règne souvent un somptueux gris d’horizon où s’enfouissent toutes les couleurs du monde.

L’expressionnisme contemporain de Khaled Alkhani conjure les mauvaises mémoires. Son art majestueux dit la vie infinie qui résiste infiniment, et sa peinture éblouit l’étendue.

Christian Noorbergen

Christian Noorbergen

Critique d'Art